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13 février 2011

L’année du Mexique en France doit-elle être suspendue ? Commentaires et Analyses

www.legrandjournal.com.mx

L’affaire Cassez  soulève des vagues de protestations parmi la classe politique  française qui n’a pas de mots assez durs pour critiquer le Mexique et le fonctionnement de sa justice. L’année du Mexique, qui vient d’être inaugurée par Xavier Darcos est donc, vu l’étalement médiatique, fortement compromise. Mais sera-t-elle pour autant annulée ?

Le président Sarkozy recevra la famille Cassez lundi à 18 heures à l’Élysée. C’est en soit une première étape pour discuter avec eux et leur avocat du fond du dossier, éventuellement prendre des décisions de “rétorsions” dont l’annulation possible de l’Année du Mexique en France. Est-ce une bonne idée, qui en parle et comment? Voici en détail les positions des uns et des autres ainsi que celle du Grand Journal du Mexique qui n’est pas du tout favorable à cette idée pour des raisons que nous exposons plus bas.

“Pensez-vous que l’année du Mexique qui vient de s’ouvrir en France, puisse être suspendue?

Maître Berton
Cela fait des semaines que des députés et des sénateurs le demandent, au motif qu’on ne peut célébrer un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme et viole, par exemple, la convention de Strasbourg en refusant le transfèrement de Florence en France. Cette initiative est en stand by, à ma demande. Je ne voulais pas qu’il y ait de débordement avant que la justice agisse souverainement, si possible… Désormais, je ne comprendrai pas que cette année soit maintenue, Florence et sa famille non plus d’ailleurs. Mais cela ne m’appartient pas, c’est une décision politique. J’ai reçu des emails d’élus cette nuit qui promettent d’interpeller le président.

Charlotte Cassez, la mère de Florence Cassez, réclame ce vendredi au président Nicolas Sarkozy  l’annulation de l’année du Mexique en France. Une déclaration faite lors d’une conférence de presse dans le cabinet de son avocat français à Lille, au lendemain du rejet du recours en cassation de Florence Cassez au Mexique

MAM dénonce «un déni de justice»
Un peu plus tôt, le Quai d’Orsay était monté au créneau, la décision de la justice mexicaine ayant profondément agacé la diplomatie française. Michèle Alliot-Marie a d’ailleurs annoncé qu’elle décidait de ne participer à aucune manifestation de l’Année du Mexique en France. La patronne du quai d’Orsay a convoqué dans la journée l’ambassadeur du Mexique à Paris.

Romero appelle à ne pas financer l’année du Mexique
Dans un communiqué sur son blog, Jean-Luc Romero, conseiller régional (apparenté PS) en Ile-de-France, lance un appel à ne pas financer l’Année du Mexique en France. “J’appelle le gouvernement et les élus municipaux, départementaux et régionaux à ne financer aucune manifestation de l’année du Mexique en France”, écrit Jean-Luc Romero. “Il faut montrer au gouvernement mexicain notre désapprobation face à ce déni de justice mais aussi au non respect des conventions internationales qui aurait dû permettre depuis bien longtemps à Florence d’exécuter sa peine en France. Trop, c’est trop !”

Aubry appelle au boycottage socialiste de l’année du Mexique en France
La première secrétaire du PS et maire de Lille Martine Aubry, a appelé vendredi les collectivités locales dirigées par des socialistes à boycotter les manifestations de l’année du Mexique en France, ce qu’a demandé la mère de la prisonnière française Florence Cassez.”Je propose dès maintenant aux collectivités locales dirigées par des socialistes de ne pas participer aux manifestations organisées dans le cadre de l’année du Mexique en France et d’annuler celles qui dépendent d’elles”, écrit Mme Aubry dans un communiqué.

La maire de Lille a montré l’exemple en annulant dans sa ville une exposition d’estampes et de gravures mexicaines qui devait ouvrir ses portes au public ce vendredi.

Le festival de cinéma Travelling résiste au boycott
Le festival Travelling, consacré à Mexico et au cinéma mexicain, aura lieu à Rennes, du 22 février au 1er mars. Et ce, malgré les appels au boycott des manifestations liées à l’année du Mexique en France, lancés hier par Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères, et Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste, en signe de solidarité avec Florence Cassez, cette Française condamnée là-bas à 60 ans de prison.

«Le Mexique est un pays complexe avec aussi ses dysfonctionnements, estime Éric Gouzannet, le directeur du festival. Parmi les 55 longs métrages liés à Mexico que nous avons retenus, beaucoup évoquent les luttes sociales et politiques. Plutôt que de boycotter, parlons des problèmes pendant le festival, débattons avec les trente réalisateurs, producteurs et acteurs mexicains qui viendront à Rennes ! » “

ANNONCE DE DERNIÈRE MINUTEFlorence Cassez pas favorable à l’annulation de l’année du Mexique en France

Florence Cassez, la Française condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour enlèvements, n’est pas favorable à l’annulation de l’année du Mexique en France et souhaiterait plutôt qu’on “en profite pour parler de sa cause”, a-t-elle dit dans un entretien à l’AFP à la prison de Tepepan.

L’analyse de France Info

- D’abord parce que l’année du Mexique a déjà commencé, début janvier, même si son lancement officiel a eu lieu le 3 février dernier. De plus, le choix de mettre ce pays à l’honneur remonte à mars 2009, au moment d’un déplacement de Nicolas Sarkozy au Mexique. Déplacement qui avait donné lieu à une proposition du président français à son homologue mexicain. L’idée émanant de la France, il semble diplomatiquement difficile de faire marche arrière.  L’opération est supervisée par l’Institut français (agence pour l’action culturelle extérieure de la France), et le gouvernement fédéral mexicain.

- L’évènement est de grande ampleur : cette année est destinée à faire connaître un pays, sous ses aspects culturels, mais aussi économiques. Ainsi, 200 manifestations sont prévues pour 2011, à Paris, Lyon, Bordeaux ou Toulouse. Expositions, conférences, spectacles, ateliers ou encore colloques sont prévus. Qui plus est, plusieurs grandes manifestations se mettent, elles aussi à l’heure mexicaine pour l’occasion. C’est le cas notamment du festival Travelling de Rennes ou encore du Salon aéronautique du Bourget.

- L’aspect économique : le financement de cette année mexicaine dépend en grande partie du mécénat d’entreprises comme Air France, Axa ou encore Schneider Electric. Une annulation serait périlleuse pour Nicolas Sarkozy, actuel président du G20, qui prévoit une réforme du système monétaire international, et a demandé pour cela à son homologue mexicain Felipe Calderon de travailler sur cette question avec la chancelière allemande Angela Merkel. Au delà de l’aspect culturel, il s’agit de valoriser le Mexique en tant que partenaire économique. Qui plus est, le Mexique succèdera à la France à la tête du G20 en 2012.

Il revient désormais au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand de décider de l’annulation

ou du maintien de cette année de célébration du Mexique, destinée à “faire connaître les richesses du pays aux Français ”. La décision de Frédéric Mitterrand interviendra une fois que le président de la République Nicolas Sarkozy aura reçu les parents de Florence Cassez lundi.

«J’attends  que le président de la République ait reçu la famille de Florence Cassez  et qu’une définition politique de la question des relations entre Etats  soit arrêtée pour ensuite décider, estime Mitterrand. Il y a d’une part  le Mexique, ses artistes et son patrimoine. Il y a d’autre part l’Etat.  Représenter à travers une Année les artistes et le patrimoine, c’est  noble et légitime. En revanche, lorsque la responsabilité des Etats est engagée, que ce soit dans le domaine culturel, industriel ou économique,  à ce moment-là, c’est aux Etats de prendre leur responsabilité».

L’analyse du Grand Journal du Mexique

La réaction épidermique de l’opinion publique, journalistes et intellectuels en France et dans le monde est compréhensible. Nous sommes tous sensibles d’abord à l’injustice, à l’arrogance et au cynisme de certains  politiques et diplomates où qu’ils soient et quelque soit leur nationalité.

Que la France soit offusquée est clairement acceptable car tout a été fait dans ce dossier pour démontrer que Florence Cassez est innocente et qu’elle doit bénéficier au moins d’un procès équitable sans interventionnisme entre le pouvoir exécutif et judiciaire.  C’est le fond du sujet.

En revanche il est important de comprendre que l’affaire Cassez ne visait pas en premier lieu la France mais  n’est que la résultante “internationale” du fait de la nationalité de Florence Cassez. La réalité est beaucoup plus large et concerne en premier lieu des milliers de Mexicains se trouvant dans des situations similaires. Aujourd’hui au Mexique les “narcos” sortent quasi immédiatement de prison “faute de preuves” alors que de simples détenus de droit commun peuvent attendre des années une sentence, en violation complète avec la constitution mexicaine!  (Voir article sur La Reina del Pacifico)

Le  Mexique traverse donc aujourd’hui une crise politique considérable, la situation est violente (plus de 35000 morts en 4 ans) et ce sont des millions de Mexicains qui se posent de sérieuses questions sur des sujets aussi variés que  l’organisation même de la société civile rongée par la corruption, les droits de l’homme, la liberté réelle de la presse et sur les résultats désastreux de la lutte contre le crime organisé qui est un échec flagrant du fait même de cette corruption. Il suffit de leur poser la question !

En clair plus personne ne sait quoi faire et l’opinion publique tout comme l’opposition assiste hagard à la déliquescence de l’état de droit… C’est un fait avéré.

Les Mexicains sont nos amis !

Les Mexicains ont donc aujourd’hui besoin de tous leurs amis pour trouver enfin des solutions ou du moins un commencement de compréhension qui leur permettent de sortir de l’ornière dans laquelle ils se trouvent et qui selon tous les experts ne semble pas trouver d’issue.

L’annulation de l’année du Mexique en France serait donc perçue par les Mexicains comme une seconde injustice, une seconde condamnation, un abandon total au moment où ils ont le plus besoin d’un soutien international tout comme le peuple Tunisien ou le peuple Égyptien qui aspire à un avenir meilleur.

Pire l’annonce d’une suspension de l’année du Mexique en France serait transformée, détournée par  les détracteurs de Florence Cassez comme un acte “d’agression”, de “rétorsion”, un “caprice ” de plus du président de la république française (comme le souligne certains journalistes bien intentionnés et certainement très indépendants). Ces derniers ne manqueront pas de taxer la France de pays interventionniste jouant immédiatement sur la fibre nationaliste des mexicains qui à choisir préfèreront malgré tout soutenir leur gouvernement contre la France.

C’est d’ailleurs ce qu’ils attendent avec impatience, une certaine presse mexicaine ayant le toupet d’écrire que Sarkozy agit ainsi pour gagner des points dans l’opinion française, en clair qu’il sacrifie les Mexicains pour des intérêts partisans et de politique intérieure !

C’est un piège grossier dans lequel la France ne doit pas tomber et le président Sarkozy doit donc faire la différence entre un gouvernement, un système, des  individus (qu’ils soient ministres ou pas) et le peuple mexicain. Il doit prendre parti pour les “opprimés”, “les victimes” et bien souligner cette différence.

Les Mexicains ne sont pas les ennemis de la France. Les français aiment le Mexique !

Faisons le savoir, invitons les en France, faisons de Paris un énorme forum,  un lieu idéal pour débattre, pour promouvoir de nouvelles idées et pour pouvoir émettre des opinions sans risquer de se faire taper dessus. Renversons les rôles et laissons les Mexicains s’exprimer chez nous y compris sur l’affaire Cassez !

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