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20 décembre 2010

Le meurtre d'une mère de famille horrifie le Mexique

Par samuel kenny

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Des proches de Marisela Escobedo se recueillent lors de ses funérailles, samedi, à Ciudad Juarez. Crédits photo : STRINGER/MEXICO/REUTERS
Marisela Escobedo a été abattue par l'assassin de sa fille, qui avait été libéré par la justice.

Jeudi dernier, au pied du palais du gouverneur de Ciudad Juarez, un homme s'approche de Marisela Escobedo. Depuis neuf jours, cette activiste manifeste devant l'édifice public pour protester contre la libération de Sergio Barraza, l'assassin de sa fille. Une discussion rapide semble s'engager, puis Marisela Escobedo traverse la rue en courant, l'homme à ses trousses. Un coup de feu et elle s'effondre sur le trottoir d'en face, touchée d'une balle dans la tête. Rapidement, le tueur rejoint une voiture complice et s'échappe. La scène, qui a duré quelques secondes à peine, a été capturée par les caméras de surveillance et tourne en boucle sur les télévisions du Mexique. Le pays découvre avec effroi que même les mères endeuillées ne sont pas protégées contre la vague de violence qui frappe Ciudad Juarez.

Rubi Marisol, la fille de l'activiste, avait été sauvagement assassinée en 2008. Son corps, brûlé et mutilé, avait été retrouvé dans Ciudad Juarez. Marisela Escobedo s'était alors engagée dans une longue enquête. Par ses propres moyens, elle avait pu prouver que le petit ami de sa fille, Sergio Barraza, était le meurtrier. Celui-ci a depuis confessé le meurtre mais il a été libéré par un tribunal avant d'entrer en clandestinité. Depuis, Marisela Escobedo manifestait devant le palais du gouverneur pour inciter les autorités à le retrouver. Elle avait déclaré à la presse locale. «L'assassin a arraché la vie à ma fille, et les juges lui ont retiré le droit à la justice.»

Le gouverneur de l'État de Chihuahua, César Duarte, a déclaré que Sergio Barraza est vraisemblablement à l'origine du meurtre de l'activiste. Il s'est également indigné de la libération de ce dernier par les juges. «Il avait avoué, il avait plaidé coupable et il avait révélé l'endroit où les restes de la fille de Marisela pouvaient être trouvés. Personne ne peut comprendre l'irresponsabilité des juges ayant relâché quelqu'un qui représente un tel danger pour la société.» À la demande du gouverneur, une procédure pour destituer ces juges a été lancée.

Plus de 400 «féminicides»

L'affaire est d'autant plus embarrassante que les images montrant la libération de l'assassin circulent sur toutes les chaînes de télévision. À l'annonce de l'abandon des poursuites contre le meurtrier de sa fille, Marisela Escobedo a hurlé de douleur. Les gardes ont évacué la salle du tribunal, sous le regard pétrifié des juges, à quelques mètres de la mère.

«Les déficiences du système judiciaire dans les cas de femmes et de filles assassinées dans l'État de Chihuahua sont encore une fois démontrées», a déploré Amnesty International. Ciudad Juarez était déjà connue pour être une des villes les plus dangereuses au monde pour les femmes. Amnesty rappelle que plus de 400 cas de «féminicides» (meurtres en raison du sexe de la victime) y ont été enregistrés au cours des années 1990. À présent, la guerre entre les cartels complique encore la situation. En 2010, la ville a enregistré plus de 3000 homicides.

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